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Anaïs' Misfits
23 décembre 2010

La femme, service sexuel pour handicapé ?

sexhandicapLa femme, service sexuel pour handicapé ? Un baume, une crème, un lubrifiant mâtinant d’une prétendue tendresse le phallus d’hommes en détresse [pas que] sexuelle. Le débat est posé. Sans que les principales concernées, les travailleuses du sexe, n’aient eu voix au chapitre.

 

Se faire payer pour sucer un handicapé, c’est comment selon le législateur, enfin selon le député UMP de la Loire Jean-François Chossy? A priori moins grave pénalement et plus justifié que de se faire payer pour sucer un client valide. Assimilant l’acte à quelque soin thérapeutique, un acte sexuel rémunéré prodigué comme un acte médical. Le mythe de l’infirmière nympho ? 


 

Dire qu’offrir une femme à un handicapé moteur ou mental est légal, c’est accepter au nom d’un illusoire «droit à la sexualité pour tous » de faire du corps de la femme une marchandise. C’est officiellement reconnaître son statut d’objet. Pourquoi dans ce cas ne pas envoyer des bataillons de vagins sur pattes dans les prisons, au nom de ce même droit ?!!

 

De même que la société chosifie les personnes en situation de handicap, dépossédées de leur corps, on voudrait chosifier le corps de la femme auquel on attribue une fonctionnalité thérapeutique. Auquel cas, la femme se retrouve, tout comme son client, dépossédée de son corps. Une conception purement utilitariste du corps de la femme.

 

J’imagine déjà la scène. Jean-Michel 40 ans, trisomique, à qui rend visite tous les mercredis Nicole 35 ans. Et c’est Odile, la maman de Jean-Michel, qui prend les rendez-vous et qui accueille la « thérapeute » chez elle et fait mine de ne rien entendre pendant la « consultation ». Fun et bigarré.

 

Ainsi se rejoue en filigrane l’éternelle ritournelle de la femme altruiste, se nourrissant du plaisir unique de son partenaire, bonne et dotée d’un sens viscéral du sacrifice. Demanderait-on à un homme de prodiguer des soins sexuels à une dame en obésité morbide ou unijambiste pour peu que cela l’aide à se reconnecter avec son corps et à retrouver une vie sexuelle ? A en croire M.Chossy oui. C’est l’exemple qu’il cite systématiquement pour prouver sans doute que l’aidant sexuel n’est pas nécessairement une femme et n’est pas une prostituée.

http://www.elle.fr/elle/Societe/Interviews/Assistants-sexuels-les-handicapes-aussi-ont-droit-a-une-sexualite/%28gid%29/1430860

 

M. Chossy de se défendre en effet de vouloir dépénaliser le proxénétisme.

 

On semble dans ce débat oublier une chose. Les handicapés ont certes des désirs. Ce qui se prépare me semble pourtant nier leur aptitude à une vie sociale. Cependant, mettre à leur disposition des femmes qu’ils rémunèrent en toute légalité, c’est aussi affirmer implicitement que sans cette transaction, nul espoir pour eux d’avoir une vie sexuelle et /ou sentimentale.

 

Entendre les différentes parties prenantes du dossier dire qu’en payant une pute un handicapé sera mieux, c’est un peu comme lorsque j’entends que rouvrir les maisons closes et légaliser la prostitution permettrait de réduire le nombre de viols et aurait quelque finalité hygiénique.

 

 

A lire également :

« Moi Pascal, 50 ans, assistant sexuel » :

http://www.leparisien.fr/societe/moi-pascal-50-ans-assistant-sexuel-26-11-2010-1166338.php

 

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Commentaires
K
Bonjour,je suis pour le droit à la sexualité pour tous sans être une pute,je suis une femme de 44 ans femme de ménage et j'ai des clients handicapé que je leur fait le ménage la plus part me demande de les massés et les masturber je le fait avec plaisir pendant mes heures de ménage voir leur faire une fellation et plus selon leur handicap ils ont droit comme les autre hommes à de l'amour avec beaucoup de tendresse sans pour autant que je suis une pute pour eux je suis devenue une copine .Kelly
P
"Il me semble qu'en France qu'il s'agisse de racolage ou racolage passif, ce n'est point trop officiel." : tu parlais de pipe, pas de racolage. Enfin, de toute façon, le pire est à craindre (niveau lois). Merci les abolitionnistes qui disent nous défendre, mais ne nous écoutent même pas.<br /> <br /> Contente que notre échange t'ait plu. J'espère que nos combats se rejoindront. Bonne journée à toi aussi.
A
Je ne me contredis pas. On peut tolérer la prostitution lorsqu'elle est choisie (chacun fait ce qu'il veut de son cul) et réprouver l'idée que le législateur en fasse quelque chose d'anodin.C'est très dur d'etre prise au sérieux dans le boulot (salaires inférieurs, postes de merde) et dans la rue.<br /> Il me semble qu'en France qu'il s'agisse de racolage ou racolage passif, ce n'est point trop officiel. <br /> Enfin, ce n'est pas parce la femme obtient un "pouvoir" par rapport à corps qu'elle obtient le respect. Donc je ne peux pas être prosexe. <br /> Cela dit merci pour cet échange, qui pour une fois sur ce blog ne tourne pas au dialogue de sourd ! Bonne soirée et bon courage dans ton combat !
P
"Je suis féministe dans l'âme et légaliser ces pratiques c'est pour moi autoriser une forme de prostitution" et "Personnellement, je n'ai rien contre la prostitution lorsque la prostitution est choisie" : faut que tu m'expliques comment tu ne te contredis pas.<br /> <br /> "Lorsque je parle de la "gravité" d'un acte tarifé, je me place du point de vue juridique.En gros si tu pratiques une fellation à quelqu'un de valide tu vas en taule et ton client avec." : tu parles pour quel pays ? En France, on fait tout pour nous empêcher de travailler, mais notre travail est légal. (ou alors tu voulais dire "invalide"?)<br /> <br /> "Je ne suis donc ni pro ni anti-sexe. Je suis pour le respect. Ce que je souhaite,c'est que toute femme ne soit pas par nature considérée comme un objet de fantasme et de soumission. Sur cela , je crois que nous sommes d'accord. Respect pour celles qui ont choisi ce métier, respect pour les handicapés, respect pour les femmes." : bon, viens au STRASS, viens nous rencontrer et tu pourras changer ta première phrase. Soit pro-sexe! Soit de notre côté! Tu verras, c'est beaucoup mieux.<br /> Enfin, la prostitution forcée, ce n'est pas de la prostitution, c'est de l'esclavage. Enfin, après on est tous forcés à travailler. Donc bon...
A
Je n'enlève rien à qui que ce soit. Lorsque je parle de la "gravité" d'un acte tarifé, je me place du point de vue juridique.En gros si tu pratiques une fellation à quelqu'un de valide tu vas en taule et ton client avec. S'il est handicapé, tu deviens une thérapeute. La frontière est très floue. Personnellement, je n'ai rien contre la prostitution lorsque la prostitution est choisie. Cela me hérisse lorsqu'elle est subie et lorsque c'est le client qui prend le pouvoir sur la fille, et plus l'inverse. Je ne suis donc ni pro ni anti-sexe. Je suis pour le respect. Ce que je souhaite,c'est que toute femme ne soit pas par nature considérée comme un objet de fantasme et de soumission. Sur cela , je crois que nous sommes d'accord. Respect pour celles qui ont choisi ce métier, respect pour les handicapés, respect pour les femmes.
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