La femme, service sexuel pour handicapé ?
La femme, service sexuel pour handicapé ? Un baume, une crème, un lubrifiant mâtinant d’une prétendue tendresse le phallus d’hommes en détresse [pas que] sexuelle. Le débat est posé. Sans que les principales concernées, les travailleuses du sexe, n’aient eu voix au chapitre.
Se faire payer pour sucer un handicapé, c’est comment selon le législateur, enfin selon le député UMP de la Loire Jean-François Chossy? A priori moins grave pénalement et plus justifié que de se faire payer pour sucer un client valide. Assimilant l’acte à quelque soin thérapeutique, un acte sexuel rémunéré prodigué comme un acte médical. Le mythe de l’infirmière nympho ?
Dire qu’offrir une femme à un handicapé moteur ou mental est légal, c’est accepter au nom d’un illusoire «droit à la sexualité pour tous » de faire du corps de la femme une marchandise. C’est officiellement reconnaître son statut d’objet. Pourquoi dans ce cas ne pas envoyer des bataillons de vagins sur pattes dans les prisons, au nom de ce même droit ?!!
De même que la société chosifie les personnes en situation de handicap, dépossédées de leur corps, on voudrait chosifier le corps de la femme auquel on attribue une fonctionnalité thérapeutique. Auquel cas, la femme se retrouve, tout comme son client, dépossédée de son corps. Une conception purement utilitariste du corps de la femme.
J’imagine déjà la scène. Jean-Michel 40 ans, trisomique, à qui rend visite tous les mercredis Nicole 35 ans. Et c’est Odile, la maman de Jean-Michel, qui prend les rendez-vous et qui accueille la « thérapeute » chez elle et fait mine de ne rien entendre pendant la « consultation ». Fun et bigarré.
Ainsi se rejoue en filigrane l’éternelle ritournelle de la femme altruiste, se nourrissant du plaisir unique de son partenaire, bonne et dotée d’un sens viscéral du sacrifice. Demanderait-on à un homme de prodiguer des soins sexuels à une dame en obésité morbide ou unijambiste pour peu que cela l’aide à se reconnecter avec son corps et à retrouver une vie sexuelle ? A en croire M.Chossy oui. C’est l’exemple qu’il cite systématiquement pour prouver sans doute que l’aidant sexuel n’est pas nécessairement une femme et n’est pas une prostituée.
M. Chossy de se défendre en effet de vouloir dépénaliser le proxénétisme.
On semble dans ce débat oublier une chose. Les handicapés ont certes des désirs. Ce qui se prépare me semble pourtant nier leur aptitude à une vie sociale. Cependant, mettre à leur disposition des femmes qu’ils rémunèrent en toute légalité, c’est aussi affirmer implicitement que sans cette transaction, nul espoir pour eux d’avoir une vie sexuelle et /ou sentimentale.
Entendre les différentes parties prenantes du dossier dire qu’en payant une pute un handicapé sera mieux, c’est un peu comme lorsque j’entends que rouvrir les maisons closes et légaliser la prostitution permettrait de réduire le nombre de viols et aurait quelque finalité hygiénique.
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