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Anaïs' Misfits
20 mars 2012

Excision, exit le plaisir « Education instead of mutilation »

Autant faire l’amour à une pierre ? C’est à peu près le pitch de cette campagne contre l’excision menée par la Fondation Kirira, une ONG espagnole qui lutte contre les mutilations sexuelles.  En bas de chaque affiche, on peut lire  « Chaque jour, 6 000 femmes dans le monde sont condamnées à ne rien ressentir ». Une campagne qui ne laisse pas de marbre.  Selon la Fondation, deux millions de filles et jeunes filles seraient excisées chaque année, en Afrique et en Asie.En France, le chiffre de 50 000 femmes a été évoqué par l’Ined en 2004.

Outre les graves problèmes de santé qu’elle provoque, car pratiquée dans des conditions d’hygiène inexistantes, l’ablation des lèvres et du clitoris prive la femme de tout plaisir sexuel. Statues de bronze ou d’ivoire, poupée de cire poupée de son. Maintenue en situation d’illettrisme et esclave force de travail pour sa belle-famille et son époux,  la « jeune »  fille – le terme de « jeune » n’est résolument pas anodin -  et son excision sont synonyme de dot, gage matériel contre une mutilation socialement acceptée, tolérée, encouragée. Les fillettes non excisées seraient en effet maudites et leurs futurs nés appelés à mourir. Des superstitions  contre lesquelles la Fondation Kirira s’érige: « Education instead of mutilation »

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La campagne a été réalisée avec l'agence espagnole Contrapunto.

Pour plus d’informations, faire un don : http://www.fundacionkirira.es/ingles/fundacion.php

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Commentaires
A
Je suis d'accord avec les commentaires précédents: cette campagne a manifestement l'intention de choquer les esprits, de frapper les consciences... mais pas de la bonne façon. C'est pourtant une bonne initiative que de lutter contre cette pratique abominable, beaucoup de gens restent ignorants de cette réalité. Mais l'image que cette campagne est en effet très centrée sur l'homme; je ne vais pas répéter ce qui a été dit, mais pour celles qui ne connaissent pas, je leur conseille de lire le livre de Warris Dirie, "Fleur du désert" ou de voir le film du même titre qui a été adapté à partir de ce témoignage bouleversant. Elle raconte comment elle a survécu à l'excision, et comment elle est arrivée du fin fond du désert somalien aux podiums des défilés de mode. <br /> <br /> Merci Anais, ton blog est génial!
I
Cette campagne me débecte ! D'une part utilisez le plaisir féminin comme argument pour lutter contre les mutilations sexuelles féminines ne fonctionne pas. Le plaisir féminin, même dans les sociétés occidentales est récent a l'échelle de l'histoire de l'humanité. Lie en grande partie pour les femmes a l'apparition de la contraception, donc a la maîtrise de la reproduction ! Considérée le plaisir féminin a l'aune des magazines féminins type Elle est une connerie monumentale ! N'importe quel-lle etudiant-e en première année de sexo et de nombreuses femmes, comme certains hommes, du simple fait d'expériences sexuelles savent qu'il ne suffit pas d'avoir un clitoris (lorsqu'elles/ils savent en pratique ce que c'est !) Pour atteindre le 7eme ciel a chaque rapport sexuel ! Et cela ne concerne pas que les victimes de crimes sexuels !<br /> <br /> De plus dans cette campagne on ne considère exclusivement les rapports hétéronormes et non les sexualites ! Cerise sur le gâteau c'est l'Homme qui n'eprouverait pas de plaisir en faisant l'amour a une statue !<br /> <br /> Enfin, quel message pour les SurvivantEs ! Vous avez échappé a la mort, très bien, mais vous aurez une sexualité sans plaisir, ni jouissance, ni orgasme ! C'est réduire une fois de plus les femmes a des usines de reproduction ! Et je ne parle même pas des femmes infibulees ! Ces images sont d'une violence inouïe ! Combattons la violence par la violence = contre-productif !<br /> <br /> Sans parler des hommes des sociétés excisantes qui pour certains sont en faveur de l'excision, car cela empêche les femmes de leur point de d'être des devergrondees ! Continuons Messieurs ! Comme ça elles seront vierge lors du mariage, fidèle, etc.<br /> <br /> Bref une fois de + l'enfer est pave de très bonnes intentions !
H
Je trouve cette campagne plutôt choquante car elle laisse supposer que bien que ce soit le patriarcat ancestral qui a imposé cette barbarie (pour contrer le désir irrépressible et insatiable des femmes si j'ai bien compris), ce seraient encore eux qui souffriraient de l'excision en ayant comme épouse ou maîtresse une femme frigide ? Double peine pour les femmes, me semble-t-il, et pour eux, une défausse de leurs responsabilités.
A
Merci Charlotte pour ton commentaire. A lire les commentaires sur le web, je suis partagée. J'adhère à ton analyse que je trouve très pertinente. Je me dis aussi que d'un point de vue pratico-pratique, il faut aussi sensibiliser les hommes. Peut-être que l'ONG en question pense les interpeller en leur expliquant qu'une femme excisée (ou encouragée à l'être) est une femme sexuellement inerte. Une manière de leur dire qu'ils n'ont aucun intérêt à vouloir encourager cette pratique. Mais je suis d'accord avec toi, ces visuels sont centrés sur l'homme. Trop. Anaïs Misfits
L
Ma première réaction a été de trouver cette campagne choquante, violente. <br /> <br /> Que dit-elle ? Tout d'abord qu'une femme sans désir ni plaisir sexuel est un cadavre, une femme sans vie. La pierre froide, symbole de la mort et de la frigidité, s'oppose à ce qui dans nos normes sociales intéresse les hommes, à savoir la femme chaude,"la chaudasse". Mais cette image de cadavre me donne des nausées : elle me fait immédiatement penser au viol : la femme endormie chevauchée par son mari, la femme lasse de lutter qui se laisse pénétrer, voire des images encore plus glauques... <br /> <br /> Par dessus tout, cette affiche me gêne parce qu'elle laisse voir le regard des hommes sur les femmes excisées, un regard qui nous dit : si tu n'as pas de désir sexuel, tu es morte pour moi. <br /> <br /> Mais si on s'intéressait à la manière dont les femmes excisées elles-mêmes vivent leur sexualité ? Parce que oui, les femmes excisées ont elles aussi droit à une sexualité, et c'est même un enjeu majeur après un tel traumatisme que de se réapproprier son corps et sa sexualité, même s'il y manque l'outil numéro un du plaisir féminin : le clitoris. <br /> <br /> Alors, faut-il choquer pour sensibiliser ? Je crois que non, on peut faire appel à la réflexion, la décentration sans passer par une émotion qui peut donner envie, avant tout, de passer son chemin.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Par dessus tout,
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