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Anaïs' Misfits
26 novembre 2010

Soirée « En jupe et pas soumises », ni putes ni showbiz …

25112010251_sihem_habchiLes fameuses jupes de célébrités vendues par Ni Putes Ni Soumises pour financer les appartements relais de l'association Aurore ont permi de recueillir 11 000€. De toutes leurs illustres (et moins illustres) propriétaires seule Yamina Benguigui a daigné faire le déplacement. Sans doute cela était-il prévisible, j’en conviens. Les mystérieuses telles Adjani, Deneuve ou Ardant avaient sans doute d’autres chat[te]s à fouetter. Mais que dire des « sociales » comme Alonso, des « médiatiques » comme Chazal ou encore des « drôlatiques » comme Roumanoff (dont la jupe taille 38 hum hum hum a eu quelque difficulté à partir)?

 

 

Après une bonne heure de coca Schweppes, partenaire de l’évènement, et de bretzels tous chauds sortis du four, ce sont Raymond Domenech, Estelle Denis, Corinne Lepage et de Fadela Amara, accompagnés de Sihem Habchi, qui ont fait leur entrée, sous les flashs de la vingtaine de photographes déplacés pour l’occasion. Marek Halter au loin, dans son imper gris semblait considérer tous ces crépitements avec un certain amusement désabusé. Dans la salle, on croisait également Cyrille Hanouna, qui anime chaque année le gala de NPNS.

 

25112010237_salle

 

 

Des « stars », donc…et puis Mariam. Un bon mètre soixante quinze voluptueusement moulé dans une tenue en cuir, une longue chevelure noire bouclé style anglaises en guise de touch of glam. Des talons…et un sacré bas-goût. Mariam anime des ateliers dans les lycées des « quartiers » pour parler sexualité, égalité des sexes et libérer la parole des jeunes sur ces sujets qui demeurent tabou. Quand je lui demande si elle considère que la jupe est une injonction sexiste, ses yeux s’écarquillent et elle éclate de rire. Puis elle m’explique à renfort de gestes qu’ « ici on est en France », que « certaines se font cracher dessus, traiter de putes si elles mettent une jupe », que « faut leur expliquer ». En particulier aux plus jeunes, dont elle avoue, au gré d’un échange avec une jeune journaliste, qu’ils sont particulièrement « raides » sur ces questions.

 

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La scénographie de l’évènement était très réussie, moderne et ingénieuse, quoique la mezzanine du Palais de Tokyo ne soit pas des plus conviviales. Sur les murs blancs et immaculés de la mezzanine du Palais de Tokyo sont accrochés des clichés de jeunes filles portant fièrement ces jupes au milieu des cités. De l’ambiance, volontiers parisienne, ne se dégage plus grand-chose du combat initial. Qui sont les femmes et les hommes qui portent l’association Aurore pour laquelle nous sommes tous là ? Qu’ont-elles à dire toutes ces femmes aux milles visages, toutes si joliment enjupées pour l’occasion ? J’aurais aimé que la soirée soit leur fenêtre de communication.

 

25112010256_jupes 25112010257_jupes_2

 

 

Après un discours de Sihem Habchi (avec son petit cahier), rappelant l'envergure des combats à mener, la vente en tant que telle a commencé. Je suis repartie avec toutes ces questions, et la certitude qu’il y a bien des féminismes. Que si jadis la provocation c’était de porter un pantalon, mettre une jupe aujourd’hui relève parfois de l’acte politique. Avec le pantalon, la femme a conquis un attribut masculin et se l’est approprié. Devenu désormais convention, il semble impossible de faire entendre que la jupe peut revêtir en certains endroits les atours d’un acte militant. Et pas besoin d’aller en « [ban]lieues » ou même de stigmatiser la communauté musulmane. Des violences, des agressions et des insultes sont proférées dans les centres-villes. …

 

 

Je vous invite à regarder ces quelques images tournée hier soir par l’AFP :

http://www.youtube.com/watch?v=EM_PcpvS6fs

 

 

Ou encore :

 

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